Exister en ligne quand on est tannée…
Je le sens depuis quelques temps…
Il y a un mouvement, ou du moins un désir, de s’éloigner des réseaux sociaux.
En général, mais aussi dans la communauté artistique. Ça grogne. Meta impose de plus en plus de barrières entre les artistes et leur public. Ce qu’on publie, les autres le voient de moins en moins, sauf si on paie pour cette visibilité. En contrepartie, il faudrait accepter de donner toutes nos images pour nourrir leur IA.
C’est pas un échange équitable. C’est malhonnête.
J’avais pas encore pris position sur la question, mais j’y ai beaucoup réfléchis. Tout ça, ça ne me touche pas pour le moment. Mes contrats, c’est pas sur Instagram ou Facebook que je les trouve. Et puis l’IA n’est pas encore assez sophistiquée pour aller jusqu’à rédiger des planches et concevoir des illustrations comme je le fais. Mais ce jour-là peut arriver. Ça va tellement vite. Je ne veux pas être celle qui n’a rien fait alors que ça ne la touchait pas, et qui se met à pleurnicher quand il est trop tard pour elle aussi.
J’ai envie d’être solidaire avec les autres artistes qui sont affectés, là, en ce moment.
Plusieurs parlent de Cara en ce moment, une plateforme pour partager ses créations entre artistes (un DeviantArt moderne, pour ceux qui ont connu!). Mais Cara, c’est un canal de communication où seuls des artistes partagent leurs créations et se félicitent entre eux. C’est bien une tape dans le dos quand ça vient des pairs, je dis pas le contraire! Mais on fait quoi de ceux qui ne font pas partie de cette communauté? Les gens qui aiment notre travail, mais qui ne sont pas artistes? Qui ont hâte à ton prochain livre, qui aiment voir tes projets; tes amis, ta famille et tes connaissances qui t’encouragent depuis toujours? Je veux pas les laisser tomber, eux. C’est souvent l’une de mes plus belles sources de motivation.
Alors comment je fais pour garder ces gens si importants près de moi, sans pour autant continuer de nourrir la bête META avec mes créations?
J’ai pas de réponse, mais j’y réfléchis beaucoup. Je pense depuis un moment à m’engager davantage à publier des newsletters. Mais qui prend le temps de les regarder, franchement? Je suis moi-même abonnée à quelques-unes, et même si j’adore leurs contenus, je finis par ne même pas les ouvrir. Pas le temps. Pas la motivation.
Mais peut-être que c’est un cercle vicieux. Si je passais moins de temps sur les réseaux sociaux, est-ce que je finirais par lire leur contenu? Est-ce que je suis la seule à penser comme ça?
Hier, j’ai fait quelque chose de drastique. J’ai retiré TikTok de mon iPhone. Instagram suivra bientôt. Et toutes les apps qui rendent accro (Facebook, ça fait longtemps. C’est le premier qui a commencé à me lever le coeur. Trop anxiogène).
J’en peux plus de devenir zombie. De me dire que je me perds sur TikTok pour relaxer, alors que ça m’épuise. Il y a toujours un moment où j’ai envie de lancer mon iPhone contre le mur. Au lieu de ça, je continue de me perdre dans les contenus qui me donnent du divertissement facile et à l’infini. Et qui me font faire trop d’achats impulsifs (mais ça, c’est un autre sujet).
Je vais réduire ma présence sur les réseaux. J’ai déjà commencé à le faire inconsciemment, mais je suis prête à prendre position. Instagram et Facebook serviront encore à créer un lien entre moi et les autres, mais ultimement, ils ne vont rien faire d’autre que d’annoncer des nouvelles importantes et rediriger les intéressés vers mon site ou ma newsletter. Ou à partager mes moments de vie. Mais je ne veux plus perdre mon temps à supplier une app de me donner de la visibilité pis des likes pour des images que j’ai créées. Chu tannée. J’ai pu le temps.
Y’en a à qui ça parle tout ce que je raconte?