L’agréable enfer de l’écriture
Ça fait donc depuis septembre passé que j’écris ma prochaine bande dessinée. J’ai réussi à sortir une première version complète quelque part vers la fin janvier… pour me rendre compte que je dois tout recommencer.
Cette histoire, c’est du fantastique, ça se passe dans un univers surréel. Et quand je me suis lancée, je me suis promis de ne pas tomber dans les nombreux pièges qui vont avec le genre. Après presque six mois de travail, je prends enfin du recul. Je me suis rendue compte que je SUIS tombée dans tous les pièges. Tête première à part de ça.
Quand j’ai commencé mon travail, je me suis dit que je voulais faire un récit fantastique tout en gardant cette sorte de signature que j’ai commencé à établir avec La brume, soit une histoire centrée sur les personnages, sur leurs émotions, les silences, la contemplation, une économie de dialogues pour renforcer l’émotion. Montrer au lieu d’expliquer. Et puis voilà, ça fait des mois que je fais le contraire. J’ai créé un univers complexe, tape à l’oeil, avec des personnages un peu grossiers qui manquent d’âme. F*ck.
Mais ce qui est fou là-dedans, c’est qu’après l’électro-choc que j’ai subi en constatant mes erreurs, j’ai compris qu’il fallait que je passe par tout ça pour être capable ensuite de voir plus clair. D’épurer et de me rappeler où se trouve l’essentiel dans tout ce bordel que j’ai essayé de raconter.
Je retourne donc à une fausse case de départ. J’écris une toute nouvelle histoire à présent, mais je pige avec parcimonie dans les éléments clés de ma première version, ceux qui me tiennent à coeur. Je me mets à les polir au lieu de les broder.
Pis quand je suis tannée d’écrire, je teste un peu des idées d’approches graphiques. J’aimerais ça faire un livre en deux couleurs pis explorer toute les déclinaisons de palettes que je peux exploiter avec une telle contrainte.
Et puis de dessiner les personnages que je suis en train de créer en les intégrant dans des contextes sans nécessairement penser à la structure de l’histoire, juste pour le plaisir de les faire vivre le temps d’un dessin, ça m’aère l’esprit. Ya peut-être ça aussi qui a été une erreur en première partie de parcours, j’ai peut-être trop longtemps déconnecté avec le dessin à force de trop vouloir raconter.
Faut que je dessine plus.