Retour sur mes récents élans DIY
J’ai profité de l’accalmie des mois de décembre et janvier pour faire quelque chose que je fais rarement. Bricoler.
Oui, bricoler. J’ai délaissé mon écran pendant quelques semaines pour me plonger dans le découpage et la colle.
Au Salon du Livre de Montréal, une immense bannière—plus de huit pieds de haut!—promouvait Suivra le néant au kiosque de Nouvelle adresse. Impossible pour moi de la laisser finir au recyclage après une si courte vie. Mais son format imposant limitait mes options.
C’est alors que l’idée m’est venue : la découper pour en faire des couvertures de carnets. Des objets uniques, beaux et chargés d’une touche personnelle pour ceux à qui je les offrirais.
Mais comme souvent, ce qui ressemble d’abord à un éclair de génie se transforme vite en casse-tête. Le papier de la bannière n’était pas du tout adapté, et l’impression laser rendait les couleurs friables. J’ai expérimenté plusieurs techniques : transfert avec solvant, pelliculage… Rien de concluant.
Finalement, après plusieurs essais, j’ai opté pour l’application d’un médium mat. J’ai aussi ajouté une bande de tissu jaune sur les tranches pour masquer les découpes et renforcer l’ensemble.
Au départ, je voulais assembler chaque carnet avec des retailles de papier que j’avais sous la main—le summum de la réutilisation! Mais devant la complexité de la tâche, j’ai préféré utiliser des carnets existants. J’ai tout de même pris soin de choisir des modèles à pages quadrillées pointillées, parfaits pour prendre des notes… surtout pour un bédéiste!
J’en ai offert à ceux qui m’ont accompagné lors de mon voyage à Angoulême en janvier dernier. Il m’en reste encore quelques-uns, que je réserve aux personnes les plus spéciales autour de moi.
Émouvante de même, je vous dis.
Au même moment, je devais préparer les visuels pour l’Illustrators 67th Annual Exhibition organisé par Society of Illustrators, qui aura lieu en mars prochain. Et c’est sur moi que retombait la responsabilité de l’encadrement.
Un encadrement sur mesure? Hors de prix. Et courir acheter des cadres chez Ikea? Pas franchement excitant. J’ai donc fait un compromis.
Donc, oui, j’ai pris des cadres Ikea. Mais j’ai trouvé un moyen de personnaliser l’encadrement par moi-même.
Je voulais encadrer des pages choisies de Suivra le néant, pour mettre en valeur la vibrance des couleurs d’impression. Plutôt que de les faire réimprimer, j’ai sacrifié un exemplaire du livre et découpé directement les pages nécessaires. J’ai même bricolé la couverture pour qu’elle soit exposée telle quelle—pas une reproduction, mais l’originale.
Pour donner un effet de pages flottantes dans les cadres, je les ai collées sur des rectangles de foamcore, eux-mêmes fixés sur des cartons d’encadrement.
Étonnamment, l’étape la plus compliquée n’a pas été l’encadrement, mais l’emballage. Assurer que tous ces cadres survivent à la livraison sans la moindre égratignure? Un cauchemar. Cette expérience m’a confirmé une chose : j’ai définitivement pas ce qu’il faut pour gérer une boutique en ligne. Ces affaires-là me font trop chier.
Conclusion : j’ai survécu à mon aventure de bricolage. Mais je vais quand même retourner à mon écran, là où les découpages se font avec un raccourci clavier et où rien n’a besoin d’être emballé pour la poste.